1974 – 30 juillet – Marguerite Lévêque – Officier de la légion d’Honneur

L’ordre national de la Légion d’honneur est l’institution française qui, sous l’égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par le Premier consul de la République, Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.

L’ordre comprend trois grades (chevalier, officier et commandeur) ainsi que deux dignités (grand officier et grand-croix). En général, et selon la terminologie officielle, on est successivement : « nommé au grade de chevalier, promu au grade d’officier, promu au grade de commandeur, élevé à la dignité de grand officier, élevé à la dignité de grand-croix »

Cours d’honneur des invalides, Paris

1959 – 13 novembre – Marguerite Lévêque- Chevalier de la légion d’Honneur

L’ordre national de la Légion d’honneur est l’institution française qui, sous l’égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par le Premier consul de la République, Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.

1959 – 13 novembre – Marguerite Lévêque – Croix de Guerre 1939-1945 avec palme

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire française destinée à distinguer des personnes (civiles et militaires), des unités, des villes ou des institutions ayant fait l’objet d’une citation pour fait de guerre au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Photo de la décoration originale

1959 – 28 avril – Marguerite Lévêque – Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 (1/2/1943 – Avril 1945)

Cette décoration est l’équivalent de celle dont bénéficiaient les combattants de la première Guerre mondiale. C’est à la demande des associations d’Anciens combattants que l’État fixe par une loi du 4 février 1953, assortie d’un décret d’application du 19 novembre 1955, l’attribution de la croix du combattant volontaire 1939-1945.

Ruban : de couleur rouge (rappel du ruban de l’Ordre national de la Légion d’Honneur), avec une bande médiane verte et deux bandes latérales jaune (rappel du ruban de la Médaille militaire).

Croix : à l’avers « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » et au revers les dates « 1939-1945 ».

1953 – 10 au 14 juin – Procès des assassins – Tribunal militaire de Lyon

NDLR : 6929 documents d’archives ont été transmises par le Ministère des Armées.

Procédure judiciaire dite du « Siecherheitsdienst (SD) de Chalon-sur-Saône », clôturée par le jugement no 195/5732 rendu le 12 juin 1953 par le Tribunal militaire permanent (TMP) de Lyon à l’encontre d’Emile Goldberg, Karl Haeberle et Hans Kruger (Source: Ministère des Armées, Juillet 2023)

Extrait des journaux :

L’ASSASSINAT DU COLONEL Lévêque à AUTUN

C’était Haeberle qui est chargé d’arrêter le Colonel Lévêque d’Autun, sur ordre du Lieutenant Hans Krüger. Le Colonel Lévêque était un brilliant officier supérieur. Ancien élève de l’école de Saint Maixent, il avait commandé le magnifique régiment qu’est le 3e étranger à Fez. Puis, il lui avait été confié cette belle école d’élèves officiers, dont lui même était sorti, pendant l’occupation.

Haeberle avait pris toutes ses dispositions pour ceinturer sa maison à Autun. Puis le 22 juillet, le colonel Lévêque, habitant au troisième étage, au dessus du café français, va répondre à sa porte. On a sonné. Mais ce patriote voit les miliciens. Il referme bien vite sa porte. Aussitôt, il est abattu sauvagement. Telle est la fin dramatique de ce bel officier aux brillants états de services.

Son corps est resté trois jours étendu dans le vestibul. Il a fallu négocier pour le faire enlever.

Voici que s’avance lentement à la barre Mme Robert Lévêque, épouse du regretté colonel. Son visage est contracté. Elle retient ses larmes. On lui donne une chaise. Elle rappelle cette terrible scène qu’elle va faire revivre avec discrétion.

Oui Haeberle, dit-elle, était à la tête des miliciens. Ils ont fouillé mon appartement. Ensuite Haeberle m’a dit : « Préparez une valise de linge pour l’enfant, agé de 7 ans et très peu pour vous ».

  • La suite dans la coupure de journaux

Puis Madame Lévêque s’en va, toujours aussi digne. Elle a retenu ses larmes jusqu’à la dernière minute de sa déposition. Elle quitte aussitôt le prétoire.

Toutefois, en fin d’audience, Goldberg déclare « qu’à l’époque il fallait, coûte que coûte, obtenir des renseignements sur les maquis qui causaient tant de pertes aux Allemands. Et il ajoute : J’ai dû employer des moyens qui me répugnaient. »

1946 – 3 Août – Marguerite Lévêque – Médaille de la Résistance Française

La médaille de la Résistance française est une décoration française instituée en février 1943 à Londres par le général de Gaulle, chef de la France combattante. Son objet était de « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l’Empire et à l’étranger, auront contribué à la Résistance du peuple français contre l’ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940 ». Il s’agit, après l’ordre de la Libération, de la seconde et seule autre décoration créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle.

La médaille de la Résistance française a été conférée à 65 029 personnes dont 25 722 à titre posthume, appartenant aussi bien aux Français libres qu’à la Résistance intérieure. Elle a été également attribuée à 55 collectivités civiles ou militaires

1946 – 6 mai – Marguerite Lévêque – Certificate of Service signé du Général Montgomery

NDLR: Le réseau Alliance était un réseau d’information, destiné à préparer le débarquement en Normandie. Le réseau Alliance, fournissait ces informations aux services secrets britanniques MI6.

He (ndlr: Général Montgomery) was transferred out of Italy on 23 Dec 1943 for the upcoming cross-Channel invasion.
Upon his return to England, Montgomery was given the 21st Army Group which encompassed all Allied ground forces that would take part in Operation Overlord, the invasion of Normandie, France. He had wished for the responsibility of overall Allied command, but was unable to secure the position due to politics since the United States contributed greatly to the campaign in both men and materiel.

https://ww2db.com/person_bio.php?person_id=7

1945 – 11 avril – 14 Avril 1945 Marguerite Lévêque – Rapatriement vers Paris depuis le camps de concentration de Ravensbrück, Allemagne

Source « Mes Grandes vacances, Marguerite Lévêque » Au départ de Ravensbrück, convoie en camion vers Berlin jusqu’à la frontière Suisse puis en train, lac de constance, Genève, Annemasse, Lyon puis Paris (voir carte ci-dessous).

Le général de Gaulle accueille des rescapées de Ravensbrück, avril 1945. © Mémorial de la Shoah /CDJC
Les premières femmes de Ravensbrück arrivent en gare de Lyon le 14 avril, accueillies par le général de Gaulle. Source

Les déportées furent ensuite dirigées vers le centre de traitement des déportées à l’hôtel Lutecia où elles recevèrent un ticket de métro et 10 francs.

1944 – 26 août – 11 Avril 1945 Marguerite Lévêque – Déportation au camps de concentration de Ravensbrück, Allemagne

Ravensbrück est une ancienne commune d’Allemagne située à 80 km au nord de Berlin, où le Troisième Reich établit de 1939 à 1945 un camp de concentration nazi spécialement réservé aux femmes, dans lequel vivent aussi des enfants. source

Source :archives-nationales.culture.gouv.fr/documents/10157/294803/Livret-Ravensbruck-web.pdf/

Lire « Camp nazi de Ravensbrück : Comment des femmes ordinaires sont devenues des tortionnaires SS« 

Marguerite fut sujet aux travaux forcés pour Siemens : Extrait de ses mémoires, archives familiales.

The Siemens subcamp (Siemenslager) was located on a
swampy rise above Lake Schwedt in the immediate vicinity of
the Ravensbrück women’s concentration camp and the Ravensbrück “production center” of the Siemens concern. On
December 3, 1944,
detainees of the so-called Siemens detail
were transferred to the Siemens subcamp. The history of the
Siemens detail is the history of the Siemens subcamp as well
as the Siemens & Halske (S&H) fi rm’s involvement with the
Ravensbrück women’s concentration camp.

https://muse.jhu.edu/pub/3/oa_monograph/chapter/3209422

Pour aller plus loin : Encyclopédie de la Shoah

Procès de Ravensbrück

Le procès de Ravensbrück à Hambourg est une série de sept procès (1947 – 1948) pour crimes de guerre contre les fonctionnaires du camp de concentration de Ravensbrück que les autorités britanniques ont tenus dans leur zone d’occupation à Hambourg en Allemagne, après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces procès ont lieu devant un tribunal militaire : trois des cinq juges sont des officiers britanniques, assistés par un avocat. Parmi les accusés figurent des membres du personnel du camp de concentration, à tous les niveaux : des officiers SS, les médecins du camp, des gardes masculins et féminins (Aufseherinnen), et quelques ex-prisonniers fonctionnaires qui ont torturé ou maltraité d’autres détenus. Au total, 38 accusés sont jugés dans ces sept procès. 21 des accusés sont des femmes. Un total de dix-huit condamnations à mort sont prononcées.

1944 – 24 août – 26 août 1944 Marguerite Lévêque – Transport vers le camps de concentration de Ravensbrück, Allemagne

1944 – 22 juillet – Après l’assassinat du Colonel Edmond Robert Lévêque

NDLR : Une immense parties des informations partagées ici sont extraites des 6929 documents déclassifiés provenant du procès du Tribunal Militaire de Lyon en Juin 1953

Laurence, leur fille, fut confiée au secours populaire avant de pouvoir rejoindre les parents de Marguerite; Edouard et Alice Kinziger à la Ferté sous Jouarre.

Témoignage de Mlle Marie Pernette, 40 ans, assistante Sociale au secours social à Autun. : « vers 19h30 le nommé GROSJEAN accompagné d’un officier Allemand s’est présenté à mon bureau. GROSJEAN m’a déclaré en me désignant une petit fille, « vous aurez à vous occuper de cette enfant, la mère vient d’être arrêtée. » J’ai demandé aussitôt le nom de l’enfant qu’il m’amenait; la fillette elle-même s’est nommée Laurence LEVEQUE. J’ai insisté auprès de l’officier allemand et de GROSJEAN, vêtu en milicien, pour savoir ce que j’avais à faire et de quoi il s’agissait, et par deux fois il m’a répondu « POLICE ALLEMANDE DE CHALON ». Lorsqu’ils ont quitté mon bureau la jeune LEVEQUE s’est écriée « ils ont fusillé mon papa ». Par la suite cette fillette interrogée m’a déclaré qu’elle avait vu tomber son père dans le couloir et qu’il était sûrement tué, de fait qu’il avait reçu beaucoup de balles de mitraillette. Je tiens à préciser qu’à aucun moment Mme Lévèque n’a été amené dans nos services depuis son arrestation. « 

Son épouse Marguerite Kinziger, également agent de renseignements du réseau Alliance Forteresse à Autun fut arrêtée et déportée à Ravensbrück d’où elle reviendra, invalide souffrant physiquement et psychiquement (ruminations hypermnesiques) à cause des sévices et tortures subits . (source)

1944 – 22 juillet – 24 Août 1944 – Marguerite Lévêque – Arrestation par la gestapo et emprisonnement à la prison de Chalon sur Saône

Lucette Billard, la plus jeune déportée autunoise, a témoigné du courage, de la fermeté, de la grandeur morale de Mme Lévêque. Quelques jours après la triste journée de l’assassinat du colonel, alors qu’elle était réunie dans la même cellule de la gestapo de Chalon-Sur-Saône, avec d’autres résistantes, avant d’être déportée vers Ravensbrück, Lucette Billard a vu comment Mme Lévêque, par sa force de caractère, soignait et remontait le moral de ses compagnes de souffrance, « une vrai mère pour les plus jeune ». Source : Le journal de Saône et Loire, 20 avril 2005

« Elle retrouva Suzanne Lanoiselée et la femme du Colonel Lévêque. Puis, ce fut l’embarquement dans le dernier convoi de déportés vers l’enfer concentrationnaire de Ravensbruck. » source : Le journal de Saône et Loire

source

1944 – 22 juillet – Colonel Edmond Robert Lévêque : exécuté par GrosJean, Michaud et Gressard (miliciens de la gestapo) et les nazis Haeberle, Eberle et Mulard

NDLR : Une immense parties des informations partagées ici sont extraites des 6929 documents déclassifiés provenant du procès du Tribunal Militaire de Lyon en Juin 1953

Le Colonel Edmond Lévêque fut exécuté à travers la porte de son appartement 1 rue de l’Arbalète, à Autun sous les yeux de sa femme Marguerite et de sa fille Laurence le 22 juillet 1944 à 19 heures par les miliciens autunois Grosjean et Bressard et les nazis Eberle et Mulard ainsi que 2 autres nazis non identifiés.

Le commando fusillèrent le Colonel LEVEQUE à son domicile, 1 rue de l’Arbalette (Place du Champs de Mars) à Autun le 22 juillet, abattu à travers une porte sous les yeux de sa femme et de sa fille.

http://santemiland.unblog.fr/12-aout-44/

NDLR: Certaines sources sur Internet font état qu’il fut d’abord arrêté puis fusillé. C’est faux. Le livre de Marguerite en atteste. Après sa mort, pour que Marguerite bénéficie d’une pension légèrement plus importante, l’armée considéra que son assassinat avait été précédé par son arrestation car sa maison était encerclée de toute part.

Témoignage de Mme Viard – 32 ans – Débitante au Café Français – 1 rue de l’Arbalète, Autun :  

« Dans la soirée du 22 juillet 1944 vers 19 heure, alors que je me trouvais à mon comptoir, le nommé GROSJEAN dit « Tintin » s’est présenté à moi et m’a demandé : « M Lévèque habite dans cet immeuble, je voudrais savoir exactement où ce trouve sa porte. » 

Je lui ai répondu : « Je l’ignore, c’est alors qu’il m’a dit : Accompagnez-moi, j’ai refusé, lui déclarant qu’étant seule, je ne pouvais pas laisser mon commerce et j’ai rajouté qu’il pouvait sonner à la porte. Il m’a répondu d’un ton ironique : « Nous, nous ne sonnons pas ». Je précise qu’il était seul et qu’il n’avait pas d’arme apparente.  

GROSJEAN a quitté mon débit après avoir passé par le couloir qui conduit à l’appartement de M. Lévèque. Je l’ai suivi jusqu’à la porte du couloir. A ce moment là, il a frappé de sa main sur la boite aux lettres qui est situé dans le dit couloir en disant: En tout cas, c’est bien là, puisque voilà sa boite aux lettres. 

GROSJEAN est sorti dans la rue et moi je  suis rentrée dans mon établissement. 

Quelques secondes plus tard, après alors que je regardais par la fenêtre de mon débit, j’ai remarqué un porteur d’une mitraillette qui pénétrait dans le couloir. L’ayant vu de dos, je ne puis dire qui c’était. 

Témoignage de Mme Rivière 24 ans – 1 rue de l’Arbalète, voisine de palier du Colonel Lévèque. « Je précise que les auteurs de ce crime se sont d’abord présentés devant la porte de M. Lévèque, et que d’autres individus qui se trouvaient au rez-de-chaussée ont actionné la sonnette dans le but évident de surprendre M. Lévêque, car à aucun moment je n’ai entendu frapper à la porte de ce dernier 

Témoignage de Mme Viard « Un instant après, j’ai perçu nettement plusieurs rafales de mitraillette, dans l’immeuble. Au même instant ,ce dernier  a été cerné par de nombreux allemands qui étaient arrivés en automobile et à pied. » 

Témoignage de Mme Rivière « Presque simultanément, j’ai entendu les coups de feu et des cris . Après les rafales de mitraillettes qui était tirées sur le palier, j’ai entendu Mme Lévèque de mon appartement qui criait « au secours ». 

Marguerite Lévêque témoigna : « Je me précipite à l’une des fenêtres et crie « au secours, au secours on le tue ». Je vois des gens sur la place, comme figés par la terreur, les yeux levées vers moi, mais personne ne répond à mes appels. Mon regard tombe à pic et je vois un cordon serré d’allemands mitraillettes en main, qui cernent l’immeuble. Mes cris s’arrêtent. Les rafales durent toujours. Je vois ma fille prête à enjamber une fenêtre de ce troisième étage. Elle est dans un état nerveux extrême. Je me domine et la prend dans mes bras. Le feu cesse enfin. Je m’approche de la porte vitré donnant sur le couloir et toute percée par les balles. J’aperçois mon mari allongé sur le dos contre la porte d’entrée. A ce moment là on crie « ouvrez! ». Je me bouge, la porte est poussée. « Oh, il est là » dit la même voix. Deux miliciens et six gestapos font irruptions, leurs armes fumantes à la main. Toujours le même reprend « oh oh, il avait dit que si on venait l’arrêter,cela ferait du pétard », et il ricane. Il remue brutalement le corps et vide les poches. » NDLR : Il s’agit probablement du milicien Grosjean. Haeberle m’a dit : « Préparez une valise de linge pour l’enfant, et très peu pour vous ».

Mme Rivière : « Puis immédiatement, dire à plusieurs reprises « MADAME OUVRIR ». A ce moment, Madame Lévêque est venue ouvrir sa porte. et j’ai entendu une ou plusieurs personnes pénétrer chez Madame Lévêque. Ce n’est qu’après que j’ai ouvert ma porte. J’ai vu par la porte entr’ouverte, une mare de sang à terre, à l’intérieur, près de l’entrée. D’après l’étendue de cette mare de sang, j’ai conclu aussitôt qu’on avait dû déplacer et trainer le corps de la victime, atteinte par les coups de feu tirés à travers porte, s’était affaissée près de l’entrée et gênait les arrivants. Il y avait à ce moment là sur le palier un soldat allemand et deux civils lesquels était porteurs de chacun une mitraillette (l’allemand ne possédait aucune arme apparemment). Aussitôt j’ai demandé ce qui se passait, le soldat allemand m’a répondu « rentrez immédiatement chez vous ». Je me suis exécuté aussitôt.  » 

« Devant les groupes hostiles et consternés des témoins, les Feldgendarmes tirèrent des rafales en l’air, pour disperser la foule. »

A mon point de vue, après avoir abattu M. Lévèque dans le couloir par la porte qui se trouvait fermée, les criminels ont exigé que Mme Lévèque ouvre cette dernière; Ces individus ont vraisemblablement effectué une perquisition dans l’appartement de leur victime, car j’ai entendu un bouleversement. 

Extrait de « Mes Grandes Vacances » mémoires de Marguerite Lévêque

Témoignage de Mme Viard « J’ai tout de suite penser que M. Lévèque venait d’être abattu à son domicile. »  « Au même moment où l’immeuble était cerné, j’ai vu GRESSARD pénétré dans le couloir. » 

Extrait de « Mes Grandes Vacances » mémoires de Marguerite Lévêque
Extrait de « Mes Grandes Vacances » mémoires de Marguerite Lévêque

GrosJean répondait aux ordres de Hans Krüger (capitaine SS chef de l’antenne du KdS de Stanislau, puis de Chalon-sur-Saône, (chef suprême des SS et de la Police dans le Gouvernement général) qui fut condamné à la peine de mort par contumace (en son absence) lors du procès des assassins de Edmond Lévèque.

Il est établi sur wikipedia que « L’activité principale de Krüger en France est la lutte antiterroriste et la chasse aux réfractaires du STO (NDLR). Il la mène avec peu d’hommes mais peut compter sur l’aide de miliciens « gestapaches » dont Pétrignani, Gressard, Grosjean pour les plus redoutables. »

Son épouse Marguerite Kinziger, également agent de renseignements du réseau Alliance Forteresse à Autun fut arrêtée et déportée à Ravensbrück d’où elle reviendra, invalide souffrant physiquement et psychiquement (ruminations hypermnesiques) à cause des sévices et tortures subits . (source)

1944 – Juin – Ordre d’Hitler de tuer tous les « terroristes ou saboteurs »

PROCES DE FRANZ HOLSTEIN ET 23 AUTRES – TRIBUNAL MILITAIRE PERMANENT DE DIJON (3 /2/1947)

Traduit de l’anglais : Selon la preuve présentée par l’accusation, Emil Goldberg a participé à des opérations combinées contre des membres de la résistance française. Les opérations ont été décidées et planifiées lors d’une conférence tenue à Dijon sous les auspices du général Hederich, Feldkommandant et » Befehlshaber Nord-Ost Frankreich  » (G.O.C., Nord-Est, France), en juin 1944. Trois des accusés étaient présents au procès : Emil Goldberg (Adjudant de la SD de Chalon), Georg Major (commandant OST Bataillon 654) et Franz Holstein (major). Le reste des 21 accusés ont été jugés par contumace (incluant Kruger).

Ils devaient fournir les troupes et donner des instructions, et tous devaient prendre part personnellement aux opérations à la tête de leurs unités. 

La conférence a décidé que le mouvement de résistance français dans la région devait être réprimé et anéanti, et que des mesures sévères devaient être prises contre eux et la population « en représailles » pour leur lutte contre les autorités d’occupation ou l’aide apportée à cet égard.

A la lumière de certains éléments de preuve, ces mesures devaient consister à exécuter sur place tous les résistants, capturés avec armes, conformément aux aux ordres d’Hitler de tuer tous les « terroristes » ou « saboteurs » ; de bruler trois fermes pour chaque soldat allemand tué, et une ferme pour chaque soldat allemand blessé. 

Les événements décrits par l’Accusation ont montré que, dans l’exécution des au-dessus des instructions, les accusés ont tué un grand nombre d’habitants, détruit par le feu de nombreux bâtiments dans diverses localités et pillé les propriétés de la population. 

La mission a été menée à bien et les crimes perpétrés par plusieurs  colonnes opérant simultanément dans les différentes zones, et se déplaçant de d’un domaine à l’autre. Une colonne était composée d’officiers allemands- des cadets fournis et commandés personnellement par Hippe et son adjoint, Hildebrand. Une autre colonne était composée de troupes russes quisling, Ost Bataillon 654, sous le commandement d’officiers et sous-officiers allemands. ‘alors le O.C. était major. Les rangs d’une troisième colonne étaient remplis de membres du 5 Kouban Regiment, une autre unité russe (cosaque), sous les ordres du capitaine Hepeke. En outre, il y avait des détachements de Feldgendarmes allemands de l’Ortskommandantur de Château-Chinon, sous les lieutenants Moeckel et Eder, ainsi que presque tout le personnel du S.D. à Chalon- sur-Saône, avec à sa tête Kruger.

1943 – 1 février à Avril 1945- Sous-Lieutenant des Forces Françaises Combattantes (FFC) – Rentrée dans le réseau Alliance en qualité de liaison BAL (Boîte Aux Lettres). Pseudo :MAG – Agent P2 – Service Actif

FFC

sigle de Forces françaises combattantes

Nom donné en 1942, à Londres, par le général de Gaulle, à l’organisation militaire constituée par les agents des réseaux de la France libre dans la zone occupée par les Allemands ou contrôlée par le gouvernement de Vichy.

Ces agents souscrivaient un engagement qui les faisait bénéficier du régime militaire en matière de garanties, de récompenses et de pensions ; ils étaient classés, suivant leur activité, en agents P1, s’ils continuaient leurs occupations personnelles, ou en agents P2, au cas où ils se consacraient exclusivement à la lutte contre l’ennemi. Ces derniers étaient soumis à la discipline militaire.

Carte signée par Marie-Madeleine Fourcade, cheffe du réseau Alliance

1943 – 17 janvier à Avril 1945 – Réseau Alliance – Section Forteresse

Schema de l’organisation. Edmond et Marguerite étaient tout deux agents actifs P2 dans la section Forteresse à Autun.

Ce qui caractérisait le réseau Alliance était donc son origine dans l’armée et son choix de combat : l’espionnage. Il fallait avant tout transmettre à Londres, fournisseur de matériels et d’argent, toutes les informations pertinentes obtenues par les membres du réseau dispersés dans toute la France et même en Afrique du nord où l’Allemagne avait pris pied.
Attaquer directement l’armée allemande n’était pas une option : ce n’était plus le travail de ces officiers mais celui des armées conventionnelles outillées pour cela : celles des Alliés. A chacun sa spécialité. C’est pourquoi le discours aux jeunes recrues était de ne pas porter d’armes sur eux pour « tuer du boche » mais, en recherchant des informations cruciales pour les armées alliées, ils contribueraient à en mettre beaucoup plus hors de combat.
Cela n’empêcha pas toutefois l’intervention du réseau sur des « coups » particuliers à la demande de Londres qui n’avait pas toujours les hommes suffisants à disposition en France. Mais c’était l’exception. Parfois aussi, le réseau fournissait des armes aux autres réseaux et maquis, mais ne participait pas aux attaques. Il fallait garder les membres du réseau Alliance en vie pour d’autres tâches jugées par les dirigeants du réseau Alliance plus fonctionnelles pour la victoire. Chacun son boulot…

Marie Madeleine Fourcade qui explique comme le réseau fut créé, pourquoi les membres avaient des noms d’animaux – « Arche de Noé », nom donné au réseau par Hitler:

Source : Association réseau Alliance

Démobilisé , le Colonel Lévêque et sa femme Marguerite entrèrent dans la Résistance comme agent principal de renseignements du réseau de renseignements militaires Alliance sur la région nord-est « Forteresse ». En guise de couverture, Edmond devint ingénieur et responsable du personnel à l’usine des Télots à Saint-Forgeot, près d’Autun (Saône-et-Loire). Par son emploi, il facilitait la tâche des patriotes fuyant le STO en sabotant les départs des travailleurs vers l’Allemagne.

Les renseignements recueillis étaient transmis au Grand Etat-Major Allié grâce aux émissions clandestines d’un important réseau d’appareils radios accrochés sur la Centrale de Londres. La liaison était complétée par des courriers réguliers, avions Lysanoer, sous-marins ou vedettes rapides qui, embarqué
mois, emportaient du courrier, amenaient ou expatriaient les
agents du Réseau. Enfin, de fréquents parachutages assuraient
le ravitaillement en matériel radio, questionnaires, armes, fonds, matériel de toutes sortes, livres, vêtements.

Voir page 13 du mémorial.

1942 – 2 Septembre 1942 – Retour en France depuis Fes, Maroc via Oran, Algérie

Avec sa femme Marguerite Lévèque et leur fille Laurence Lévèque

Cesse le commandement du 3° régiment Étranger d’Infanterie le 23.7.1942, affecté comme  Commandant en second à l’Ecole Militaire d’Infanterie à Aix en Provence, rejoindra son nouveau poste le 10.10.1942 par télégramme officiel N°5218 EMA/3 en date du 29.5.1942 du secrétariat d’état à la guerre, notifiée sous n° 290 P/O le 23.7.1942 par le Général CDt la division de Fès.

Quitte Fès par le train de 23h45. Rayé des contrôles du 3° R.E.I le 28.8.1942

NDLR: Au vue du débarquement prévu 2 mois après leurs départ, ont-ils été exfiltrés pour protéger la famille et Laurence alors agée de 5 ans?

L’opération Torch est le nom de code donné au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord (Maroc et Algérie).

La prise d’Alger se fait en un jour grâce à la Résistance française, alors qu’à Oran et au Maroc, les généraux du régime de Vichy accueillent les Alliés à coups de canon, tout en livrant la Tunisie (alors sous protectorat) aux Allemands sans aucune résistance, déclenchant ainsi la campagne de Tunisie. La reddition des troupes françaises vichystes au Maroc eut lieu le 11 novembre. Des sous-marins allemands, arrivés sur les lieux le jour du cessez-le-feu, menèrent ensuite des attaques devant Casablanca jusqu’au 16 novembre.

Ce débarquement marque, avec la victoire britannique d’El Alamein en Égypte, le tournant de la Campagne d’Afrique du Nord . Il est contemporain de la Bataille de Stalingrad, sur le Front de l’Est et enclenche, avec cette dernière, le début du reflux de l’Axe en Europe et en Afrique du Nord.

1940 – 28 Août au 5 Octobre 1941- Campagne au Maroc contre l’Allemagne – 1/2 campagne


Permission de 10 jours à Itzer  er Fés a/c du 24.2 au 4.3 1940

Prend ses fonctions le 28.8.1940 affecté à la CHR ke 1.8.1940 affecté à la 10eme compagnie (absents) le 11.11.1940.

Affecté État Major Régimentaire (CR° – absents – le 20.11.1940 .

Affecté au commandement du 6° régiment de tirailleurs Marocains par Dom 9.188 P/O du général commandant sup. des troupes du Maroc « srotifisé » (illisible) sous n° & » !à D/I du général commandant la division de Pès en date du 11.12.1940, rde. Du 3° R.E.I le 11.12.1940

Rejoint le 6e R.T.M le 12.12.1940