1974 – 30 juillet – Marguerite Lévêque – Officier de la légion d’Honneur

L’ordre national de la Légion d’honneur est l’institution française qui, sous l’égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par le Premier consul de la République, Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.

L’ordre comprend trois grades (chevalier, officier et commandeur) ainsi que deux dignités (grand officier et grand-croix). En général, et selon la terminologie officielle, on est successivement : « nommé au grade de chevalier, promu au grade d’officier, promu au grade de commandeur, élevé à la dignité de grand officier, élevé à la dignité de grand-croix »

Cours d’honneur des invalides, Paris

1960 – 11 juillet – Médaille Militaire à titre postume

La Médaille militaire est la plus haute distinction militaire française

Récompense d’exploits extraordinaires ou de longues années passées sous les drapeaux, elle répond à la devise  » Valeur et discipline ».

Souvent appelée « la Légion d’honneur du sous-officier », la Médaille militaire est la troisième décoration française dans l’ordre de préséance, après l’ordre de la Légion d’honneur et l’ordre de la Libération.

Ses critères d’attribution

  • Etre engagé sous les drapeaux depuis au moins huit ans
  • Avoir été cité à l’ordre de l’armée
  • Avoir été blessé au combat ou en service commandé
  • S’être signalé par un acte de courage et de dévouement

De plus, toute candidature doit s’appuyer sur des mérites établis.
La Médaille militaire peut être attribuée aux étrangers.
Aujourd’hui, pour le grand public, cette décoration est souvent associée aux cérémonies militaires qui se déroulent notamment dans la cour des Invalides en présence du président de la République pour rendre hommage aux soldats méritants ou aux soldats tués en interventions extérieures, comme ces dernières décennies au Tchad, en Afghanistan ou encore au Mali.

1960 – 3 juin – Médaille de la Résistance Française

La médaille de la Résistance française est une décoration française instituée en février 1943 à Londres par le général de Gaulle, chef de la France combattante. Son objet était de « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l’Empire et à l’étranger, auront contribué à la Résistance du peuple français contre l’ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940 ». Il s’agit, après l’ordre de la Libération, de la seconde et seule autre décoration créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle.

La médaille de la Résistance française a été conférée à 65 029 personnes dont 25 722 à titre posthume, appartenant aussi bien aux Français libres qu’à la Résistance intérieure. Elle a été également attribuée à 55 collectivités civiles ou militaires

1959 – 13 novembre – Marguerite Lévêque- Chevalier de la légion d’Honneur

L’ordre national de la Légion d’honneur est l’institution française qui, sous l’égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par le Premier consul de la République, Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.

1959 – 13 novembre – Marguerite Lévêque – Croix de Guerre 1939-1945 avec palme

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire française destinée à distinguer des personnes (civiles et militaires), des unités, des villes ou des institutions ayant fait l’objet d’une citation pour fait de guerre au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Photo de la décoration originale

1959 – 28 avril – Marguerite Lévêque – Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 (1/2/1943 – Avril 1945)

Cette décoration est l’équivalent de celle dont bénéficiaient les combattants de la première Guerre mondiale. C’est à la demande des associations d’Anciens combattants que l’État fixe par une loi du 4 février 1953, assortie d’un décret d’application du 19 novembre 1955, l’attribution de la croix du combattant volontaire 1939-1945.

Ruban : de couleur rouge (rappel du ruban de l’Ordre national de la Légion d’Honneur), avec une bande médiane verte et deux bandes latérales jaune (rappel du ruban de la Médaille militaire).

Croix : à l’avers « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » et au revers les dates « 1939-1945 ».

1956 – 2 mars – Mention « Mort pour la France » sur l’acte de décès

NDLR: A la demande de Marguerite, l’inscription « Mort pour la France » fut rajouté sur l’acte de décès.

« Mort pour la France » est une mention honorifique posthume ajoutée à l’état civil d’une personne afin de reconnaître son sacrifice au service de la France. L’attribution de cette mention est régie par les articles L. 511-1 à L. 511-51 du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre.

1953 – 10 au 14 juin – Procès des assassins – Tribunal militaire de Lyon

NDLR : 6929 documents d’archives ont été transmises par le Ministère des Armées.

Procédure judiciaire dite du « Siecherheitsdienst (SD) de Chalon-sur-Saône », clôturée par le jugement no 195/5732 rendu le 12 juin 1953 par le Tribunal militaire permanent (TMP) de Lyon à l’encontre d’Emile Goldberg, Karl Haeberle et Hans Kruger (Source: Ministère des Armées, Juillet 2023)

Extrait des journaux :

L’ASSASSINAT DU COLONEL Lévêque à AUTUN

C’était Haeberle qui est chargé d’arrêter le Colonel Lévêque d’Autun, sur ordre du Lieutenant Hans Krüger. Le Colonel Lévêque était un brilliant officier supérieur. Ancien élève de l’école de Saint Maixent, il avait commandé le magnifique régiment qu’est le 3e étranger à Fez. Puis, il lui avait été confié cette belle école d’élèves officiers, dont lui même était sorti, pendant l’occupation.

Haeberle avait pris toutes ses dispositions pour ceinturer sa maison à Autun. Puis le 22 juillet, le colonel Lévêque, habitant au troisième étage, au dessus du café français, va répondre à sa porte. On a sonné. Mais ce patriote voit les miliciens. Il referme bien vite sa porte. Aussitôt, il est abattu sauvagement. Telle est la fin dramatique de ce bel officier aux brillants états de services.

Son corps est resté trois jours étendu dans le vestibul. Il a fallu négocier pour le faire enlever.

Voici que s’avance lentement à la barre Mme Robert Lévêque, épouse du regretté colonel. Son visage est contracté. Elle retient ses larmes. On lui donne une chaise. Elle rappelle cette terrible scène qu’elle va faire revivre avec discrétion.

Oui Haeberle, dit-elle, était à la tête des miliciens. Ils ont fouillé mon appartement. Ensuite Haeberle m’a dit : « Préparez une valise de linge pour l’enfant, agé de 7 ans et très peu pour vous ».

  • La suite dans la coupure de journaux

Puis Madame Lévêque s’en va, toujours aussi digne. Elle a retenu ses larmes jusqu’à la dernière minute de sa déposition. Elle quitte aussitôt le prétoire.

Toutefois, en fin d’audience, Goldberg déclare « qu’à l’époque il fallait, coûte que coûte, obtenir des renseignements sur les maquis qui causaient tant de pertes aux Allemands. Et il ajoute : J’ai dû employer des moyens qui me répugnaient. »

1946 – 3 Août – Marguerite Lévêque – Médaille de la Résistance Française

La médaille de la Résistance française est une décoration française instituée en février 1943 à Londres par le général de Gaulle, chef de la France combattante. Son objet était de « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l’Empire et à l’étranger, auront contribué à la Résistance du peuple français contre l’ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940 ». Il s’agit, après l’ordre de la Libération, de la seconde et seule autre décoration créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle.

La médaille de la Résistance française a été conférée à 65 029 personnes dont 25 722 à titre posthume, appartenant aussi bien aux Français libres qu’à la Résistance intérieure. Elle a été également attribuée à 55 collectivités civiles ou militaires

1946 – 31 juillet – Procès de Dijon

L’interrogatoire de GRESSARD sur chacun de ces forfaits provoque le plus souvent une dénégation de sa part.


M. BUHOT, dans son réquisitoire rend d’abord  hommage aux victimes de GRESSARD (GRESSARD, alors pleure, sans larmes) puis reprend l’accusation (GRESSARD les yeux baissés, pleure silencieusement, regarde ses mains, le Commissaire du Gouvernement, pâlit peu à peu et fait des dénégations de la tête). 
La foule manifeste son indignation à la description des horreurs perpétrées par le jeune bandit. Après avoir donné lecture du rapport d’un médecin psychiatre concluant à l’entière responsabilité de GRESSARD, M. BUHOT conclu à son tour à la seule sanction possible : la mort.  


Me FRICAUDET avocat commis pour la défense de GRESSARD, prononce alors une magistrale plaidoirie au cours de laquelle il dit son étonnement de n’avoir trouvé chez son client aucune des émotions douloureuses  que l’on rencontre chez les grands criminels et aucun remord.
L’avocat évoque fort habilement l’enfance malheureuse de GRESSARD et tente de démontrer le rôle redoutable joué sur lui par Stucklick, qui a vu en GRESSARD un « limier intelligent » dont il s’est servi. 
La cour se retire pour délibérer après lecture faite par le Président, des 38 questions posées au jury. A 17 heures 45, après une demie heure de délibération, le Président donne lecture des réponses, oui à toutes les questions.


En conséquence, GRESSARD  est  condamné à mort. La cour prononce en outre la confiscation de tous ses biens, présents et à venir. 

Après avoir entendu la messe et communié, GRESSARD a déclaré à M. BUHOT, commissaire du gouvernement qui l’interrogeait, qu’il prenait la responsabilité de toutes les opérations aux quelles il avait participé, il ajouta « …j’ai été lâche, je ne le serai pas aujourd’hui… »


Il refusa de se laisser bander les yeux et demanda la faveur -qui lui fut refusée- de commander lui-même le peloton d’exécution.  


Le 10 mai 1945  à  5h55 la sentence fut exécutée au stand de Chalon sur Saône. GRESSARD venait d’expié ses crimes monstrueux. 


Son complice GROSJEAN, était accusé et coupable des mêmes crimes à Germagny, Saint Emiland, Dun-les-Places, Toulon sur Arroux, Anost,  Mellecey,  Ménessaire etc. Lors de son procès il déclara : …J’ai été abusé par la propagande du Maréchal…. Célestin GROSJEAN  fut arrêté en avril 1945 à Mayence (Allemagne) dans un camp Américain où il travaillait. Transféré à la Maison d’Arrêt de Chalon sur Saône dans la nuit du 25 au 26 juin 1945.
Comparu un an plus tard devant le tribunal de la cour de justice de Dijon.  Un témoin de Saint Emiland qui assistait fut formel en disant « Je reconnais celui qui a incendié ma maison »
Le milicien nia en bloc tous les chefs d’accusation que la cour lui reprochait, il ne put cependant empêcher la sentence ultime et fut  condamné à mort le 31 juillet 1946. 

http://santemiland.unblog.fr/12-aout-44/

GrosJean répondait aux ordres de Hans Krüger (capitaine SS chef de l’antenne du KdS de Stanislau, puis de Chalon-sur-Saône, (chef suprême des SS et de la Police dans le Gouvernement général) qui fut condamné à la peine de mort par contumace (en son absence) lors du procès des assassins de Edmond Lévèque.

Il est établi sur wikipedia que « L’activité principale de Krüger en France est la lutte antiterroriste et la chasse aux réfractaires du STO (NDLR). Il la mène avec peu d’hommes mais peut compter sur l’aide de miliciens « gestapaches » dont Pétrignani, Gressard, Grosjean pour les plus redoutables. »

Lire l’ensemble de l’article du Krüger sur Wikipedia. Il échappa à la justice.  » La guerre finie, Krüger est fait prisonnier en Hollande par les Canadiens. Personne n’ayant vraiment fait le rapprochement entre l’homme et les crimes qu’il a commis65, il est libéré fin novembre 1948 et se lance en politique en Allemagne …/… En 1959, sa carrière politique prend un tournant brutal quand le bureau du procureur d’État de Dortmund ouvre une enquête sur son passé. Il est placé en détention provisoire le 9 janvier 1962 et mis en examen en octobre 1965 pour les crimes commis pendant son séjour en Pologne en 1941-1942. Le 18 avril 1966, s’ouvre son procès à Münster. Le 6 mai 1968, Krüger est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité66 pour crimes contre l’humanité2. Il ne sera jamais condamné pour ses crimes commis contre les Polonais ethniques, non juifs, ni ceux des résistants français67. Il est libéré de prison en 1986 et meurt le 8 février 1988″


1946 – 6 mai – Marguerite Lévêque – Certificate of Service signé du Général Montgomery

NDLR: Le réseau Alliance était un réseau d’information, destiné à préparer le débarquement en Normandie. Le réseau Alliance, fournissait ces informations aux services secrets britanniques MI6.

He (ndlr: Général Montgomery) was transferred out of Italy on 23 Dec 1943 for the upcoming cross-Channel invasion.
Upon his return to England, Montgomery was given the 21st Army Group which encompassed all Allied ground forces that would take part in Operation Overlord, the invasion of Normandie, France. He had wished for the responsibility of overall Allied command, but was unable to secure the position due to politics since the United States contributed greatly to the campaign in both men and materiel.

https://ww2db.com/person_bio.php?person_id=7

1946 – 6 mai – Certificate of Service signé du Général Montgomery

NDLR: Le réseau Alliance était un réseau d’information, destiné à préparer le débarquement en Normandie. Le réseau Alliance, fournissait ces informations aux services secrets britanniques MI6.

He (ndlr: Général Montgomery) was transferred out of Italy on 23 Dec 1943 for the upcoming cross-Channel invasion.
Upon his return to England, Montgomery was given the 21st Army Group which encompassed all Allied ground forces that would take part in Operation Overlord, the invasion of Normandie, France. He had wished for the responsibility of overall Allied command, but was unable to secure the position due to politics since the United States contributed greatly to the campaign in both men and materiel.

https://ww2db.com/person_bio.php?person_id=7

20 juillet 1945 – Homage aux morts- Autun

« C’est pour commémorer le douloureux anniversaire de 4 jeunes maquisard et du Colonel Lévèque que un cortège des représentants de toutes les sociétés et des partis politiques , sans distinction de nuances, avec M Jean Rateau, maire, …/… se forma place du champ-de-Mars, et, précédé de l’Union Musicale , …/… se rendit au cimetière au son de marches funèbres. …/… Des fleurs fut également déposées sur la tombe du Colonel Lévêque, où la musique joua un air funèbre. La foule évaluée à un millier de personnes, se retira profondément émue . » Source : Le Castiste du Morvant 27 juillet 1945″

1944 – 26 août – 11 Avril 1945 Marguerite Lévêque – Déportation au camps de concentration de Ravensbrück, Allemagne

Ravensbrück est une ancienne commune d’Allemagne située à 80 km au nord de Berlin, où le Troisième Reich établit de 1939 à 1945 un camp de concentration nazi spécialement réservé aux femmes, dans lequel vivent aussi des enfants. source

Source :archives-nationales.culture.gouv.fr/documents/10157/294803/Livret-Ravensbruck-web.pdf/

Lire « Camp nazi de Ravensbrück : Comment des femmes ordinaires sont devenues des tortionnaires SS« 

Marguerite fut sujet aux travaux forcés pour Siemens : Extrait de ses mémoires, archives familiales.

The Siemens subcamp (Siemenslager) was located on a
swampy rise above Lake Schwedt in the immediate vicinity of
the Ravensbrück women’s concentration camp and the Ravensbrück “production center” of the Siemens concern. On
December 3, 1944,
detainees of the so-called Siemens detail
were transferred to the Siemens subcamp. The history of the
Siemens detail is the history of the Siemens subcamp as well
as the Siemens & Halske (S&H) fi rm’s involvement with the
Ravensbrück women’s concentration camp.

https://muse.jhu.edu/pub/3/oa_monograph/chapter/3209422

Pour aller plus loin : Encyclopédie de la Shoah

Procès de Ravensbrück

Le procès de Ravensbrück à Hambourg est une série de sept procès (1947 – 1948) pour crimes de guerre contre les fonctionnaires du camp de concentration de Ravensbrück que les autorités britanniques ont tenus dans leur zone d’occupation à Hambourg en Allemagne, après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces procès ont lieu devant un tribunal militaire : trois des cinq juges sont des officiers britanniques, assistés par un avocat. Parmi les accusés figurent des membres du personnel du camp de concentration, à tous les niveaux : des officiers SS, les médecins du camp, des gardes masculins et féminins (Aufseherinnen), et quelques ex-prisonniers fonctionnaires qui ont torturé ou maltraité d’autres détenus. Au total, 38 accusés sont jugés dans ces sept procès. 21 des accusés sont des femmes. Un total de dix-huit condamnations à mort sont prononcées.