1959 – 13 novembre – Marguerite Lévêque- Chevalier de la légion d’Honneur

L’ordre national de la Légion d’honneur est l’institution française qui, sous l’égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par le Premier consul de la République, Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.

1959 – 13 novembre – Marguerite Lévêque – Croix de Guerre 1939-1945 avec palme

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire française destinée à distinguer des personnes (civiles et militaires), des unités, des villes ou des institutions ayant fait l’objet d’une citation pour fait de guerre au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Photo de la décoration originale

1959 – 28 avril – Marguerite Lévêque – Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 (1/2/1943 – Avril 1945)

Cette décoration est l’équivalent de celle dont bénéficiaient les combattants de la première Guerre mondiale. C’est à la demande des associations d’Anciens combattants que l’État fixe par une loi du 4 février 1953, assortie d’un décret d’application du 19 novembre 1955, l’attribution de la croix du combattant volontaire 1939-1945.

Ruban : de couleur rouge (rappel du ruban de l’Ordre national de la Légion d’Honneur), avec une bande médiane verte et deux bandes latérales jaune (rappel du ruban de la Médaille militaire).

Croix : à l’avers « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » et au revers les dates « 1939-1945 ».

1946 – 31 juillet – Procès de Dijon

L’interrogatoire de GRESSARD sur chacun de ces forfaits provoque le plus souvent une dénégation de sa part.


M. BUHOT, dans son réquisitoire rend d’abord  hommage aux victimes de GRESSARD (GRESSARD, alors pleure, sans larmes) puis reprend l’accusation (GRESSARD les yeux baissés, pleure silencieusement, regarde ses mains, le Commissaire du Gouvernement, pâlit peu à peu et fait des dénégations de la tête). 
La foule manifeste son indignation à la description des horreurs perpétrées par le jeune bandit. Après avoir donné lecture du rapport d’un médecin psychiatre concluant à l’entière responsabilité de GRESSARD, M. BUHOT conclu à son tour à la seule sanction possible : la mort.  


Me FRICAUDET avocat commis pour la défense de GRESSARD, prononce alors une magistrale plaidoirie au cours de laquelle il dit son étonnement de n’avoir trouvé chez son client aucune des émotions douloureuses  que l’on rencontre chez les grands criminels et aucun remord.
L’avocat évoque fort habilement l’enfance malheureuse de GRESSARD et tente de démontrer le rôle redoutable joué sur lui par Stucklick, qui a vu en GRESSARD un « limier intelligent » dont il s’est servi. 
La cour se retire pour délibérer après lecture faite par le Président, des 38 questions posées au jury. A 17 heures 45, après une demie heure de délibération, le Président donne lecture des réponses, oui à toutes les questions.


En conséquence, GRESSARD  est  condamné à mort. La cour prononce en outre la confiscation de tous ses biens, présents et à venir. 

Après avoir entendu la messe et communié, GRESSARD a déclaré à M. BUHOT, commissaire du gouvernement qui l’interrogeait, qu’il prenait la responsabilité de toutes les opérations aux quelles il avait participé, il ajouta « …j’ai été lâche, je ne le serai pas aujourd’hui… »


Il refusa de se laisser bander les yeux et demanda la faveur -qui lui fut refusée- de commander lui-même le peloton d’exécution.  


Le 10 mai 1945  à  5h55 la sentence fut exécutée au stand de Chalon sur Saône. GRESSARD venait d’expié ses crimes monstrueux. 


Son complice GROSJEAN, était accusé et coupable des mêmes crimes à Germagny, Saint Emiland, Dun-les-Places, Toulon sur Arroux, Anost,  Mellecey,  Ménessaire etc. Lors de son procès il déclara : …J’ai été abusé par la propagande du Maréchal…. Célestin GROSJEAN  fut arrêté en avril 1945 à Mayence (Allemagne) dans un camp Américain où il travaillait. Transféré à la Maison d’Arrêt de Chalon sur Saône dans la nuit du 25 au 26 juin 1945.
Comparu un an plus tard devant le tribunal de la cour de justice de Dijon.  Un témoin de Saint Emiland qui assistait fut formel en disant « Je reconnais celui qui a incendié ma maison »
Le milicien nia en bloc tous les chefs d’accusation que la cour lui reprochait, il ne put cependant empêcher la sentence ultime et fut  condamné à mort le 31 juillet 1946. 

http://santemiland.unblog.fr/12-aout-44/

GrosJean répondait aux ordres de Hans Krüger (capitaine SS chef de l’antenne du KdS de Stanislau, puis de Chalon-sur-Saône, (chef suprême des SS et de la Police dans le Gouvernement général) qui fut condamné à la peine de mort par contumace (en son absence) lors du procès des assassins de Edmond Lévèque.

Il est établi sur wikipedia que « L’activité principale de Krüger en France est la lutte antiterroriste et la chasse aux réfractaires du STO (NDLR). Il la mène avec peu d’hommes mais peut compter sur l’aide de miliciens « gestapaches » dont Pétrignani, Gressard, Grosjean pour les plus redoutables. »

Lire l’ensemble de l’article du Krüger sur Wikipedia. Il échappa à la justice.  » La guerre finie, Krüger est fait prisonnier en Hollande par les Canadiens. Personne n’ayant vraiment fait le rapprochement entre l’homme et les crimes qu’il a commis65, il est libéré fin novembre 1948 et se lance en politique en Allemagne …/… En 1959, sa carrière politique prend un tournant brutal quand le bureau du procureur d’État de Dortmund ouvre une enquête sur son passé. Il est placé en détention provisoire le 9 janvier 1962 et mis en examen en octobre 1965 pour les crimes commis pendant son séjour en Pologne en 1941-1942. Le 18 avril 1966, s’ouvre son procès à Münster. Le 6 mai 1968, Krüger est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité66 pour crimes contre l’humanité2. Il ne sera jamais condamné pour ses crimes commis contre les Polonais ethniques, non juifs, ni ceux des résistants français67. Il est libéré de prison en 1986 et meurt le 8 février 1988″


Célestin GrosJean

Célestin Grosjean , fut recruté par l’adjudant Goldberg de la section IV de Chalon, Gressard participera aussi à l’assassinat. Grosjean sera condamné à mort le 31 juillet 1946 et fusillé au fort de Sennecey-lès-Dijon le 9 décembre 1946. – Source : livre « La gestapo française  » De Philippe Valode, Gérard Chauvy.

GROSJEAN, était accusé et coupable des mêmes crimes à Germagny, Saint Emiland, Dun-les-Places, Toulon sur Arroux, Anost,  Mellecey,  Ménessaire etc. Lors de son procès il déclara : …J’ai été abusé par la propagande du Maréchal…. Célestin GROSJEAN  fut arrêté en avril 1945 à Mayence (Allemagne) dans un camp Américain où il travaillait. Transféré à la Maison d’Arrêt de Chalon sur Saône dans la nuit du 25 au 26 juin 1945.
Comparu un an plus tard devant le tribunal de la cour de justice de Dijon.  Un témoin de Saint Emiland qui assistait fut formel en disant « Je reconnais celui qui a incendié ma maison »
Le milicien nia en bloc tous les chefs d’accusation que la cour lui reprochait, il ne put cependant empêcher la sentence ultime et fut  condamné à mort le 31 juillet 1946. 

http://santemiland.unblog.fr/12-aout-44/

GrosJean répondait aux ordres de Hans Krüger (capitaine SS chef de l’antenne du KdS de Stanislau, puis de Chalon-sur-Saône, (chef suprême des SS et de la Police dans le Gouvernement général) qui fut condamné à la peine de mort par contumace (en son absence) lors du procès des assassins de Edmond Lévèque.


1945 – 11 avril – 14 Avril 1945 Marguerite Lévêque – Rapatriement vers Paris depuis le camps de concentration de Ravensbrück, Allemagne

Source « Mes Grandes vacances, Marguerite Lévêque » Au départ de Ravensbrück, convoie en camion vers Berlin jusqu’à la frontière Suisse puis en train, lac de constance, Genève, Annemasse, Lyon puis Paris (voir carte ci-dessous).

Le général de Gaulle accueille des rescapées de Ravensbrück, avril 1945. © Mémorial de la Shoah /CDJC
Les premières femmes de Ravensbrück arrivent en gare de Lyon le 14 avril, accueillies par le général de Gaulle. Source

Les déportées furent ensuite dirigées vers le centre de traitement des déportées à l’hôtel Lutecia où elles recevèrent un ticket de métro et 10 francs.

1944 – 26 août – 11 Avril 1945 Marguerite Lévêque – Déportation au camps de concentration de Ravensbrück, Allemagne

Ravensbrück est une ancienne commune d’Allemagne située à 80 km au nord de Berlin, où le Troisième Reich établit de 1939 à 1945 un camp de concentration nazi spécialement réservé aux femmes, dans lequel vivent aussi des enfants. source

Source :archives-nationales.culture.gouv.fr/documents/10157/294803/Livret-Ravensbruck-web.pdf/

Lire « Camp nazi de Ravensbrück : Comment des femmes ordinaires sont devenues des tortionnaires SS« 

Marguerite fut sujet aux travaux forcés pour Siemens : Extrait de ses mémoires, archives familiales.

The Siemens subcamp (Siemenslager) was located on a
swampy rise above Lake Schwedt in the immediate vicinity of
the Ravensbrück women’s concentration camp and the Ravensbrück “production center” of the Siemens concern. On
December 3, 1944,
detainees of the so-called Siemens detail
were transferred to the Siemens subcamp. The history of the
Siemens detail is the history of the Siemens subcamp as well
as the Siemens & Halske (S&H) fi rm’s involvement with the
Ravensbrück women’s concentration camp.

https://muse.jhu.edu/pub/3/oa_monograph/chapter/3209422

Pour aller plus loin : Encyclopédie de la Shoah

Procès de Ravensbrück

Le procès de Ravensbrück à Hambourg est une série de sept procès (1947 – 1948) pour crimes de guerre contre les fonctionnaires du camp de concentration de Ravensbrück que les autorités britanniques ont tenus dans leur zone d’occupation à Hambourg en Allemagne, après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces procès ont lieu devant un tribunal militaire : trois des cinq juges sont des officiers britanniques, assistés par un avocat. Parmi les accusés figurent des membres du personnel du camp de concentration, à tous les niveaux : des officiers SS, les médecins du camp, des gardes masculins et féminins (Aufseherinnen), et quelques ex-prisonniers fonctionnaires qui ont torturé ou maltraité d’autres détenus. Au total, 38 accusés sont jugés dans ces sept procès. 21 des accusés sont des femmes. Un total de dix-huit condamnations à mort sont prononcées.

1944 – 24 août – 26 août 1944 Marguerite Lévêque – Transport vers le camps de concentration de Ravensbrück, Allemagne

1944 – 22 juillet – Après l’assassinat du Colonel Edmond Robert Lévêque

NDLR : Une immense parties des informations partagées ici sont extraites des 6929 documents déclassifiés provenant du procès du Tribunal Militaire de Lyon en Juin 1953

Laurence, leur fille, fut confiée au secours populaire avant de pouvoir rejoindre les parents de Marguerite; Edouard et Alice Kinziger à la Ferté sous Jouarre.

Témoignage de Mlle Marie Pernette, 40 ans, assistante Sociale au secours social à Autun. : « vers 19h30 le nommé GROSJEAN accompagné d’un officier Allemand s’est présenté à mon bureau. GROSJEAN m’a déclaré en me désignant une petit fille, « vous aurez à vous occuper de cette enfant, la mère vient d’être arrêtée. » J’ai demandé aussitôt le nom de l’enfant qu’il m’amenait; la fillette elle-même s’est nommée Laurence LEVEQUE. J’ai insisté auprès de l’officier allemand et de GROSJEAN, vêtu en milicien, pour savoir ce que j’avais à faire et de quoi il s’agissait, et par deux fois il m’a répondu « POLICE ALLEMANDE DE CHALON ». Lorsqu’ils ont quitté mon bureau la jeune LEVEQUE s’est écriée « ils ont fusillé mon papa ». Par la suite cette fillette interrogée m’a déclaré qu’elle avait vu tomber son père dans le couloir et qu’il était sûrement tué, de fait qu’il avait reçu beaucoup de balles de mitraillette. Je tiens à préciser qu’à aucun moment Mme Lévèque n’a été amené dans nos services depuis son arrestation. « 

Son épouse Marguerite Kinziger, également agent de renseignements du réseau Alliance Forteresse à Autun fut arrêtée et déportée à Ravensbrück d’où elle reviendra, invalide souffrant physiquement et psychiquement (ruminations hypermnesiques) à cause des sévices et tortures subits . (source)

Hans Krüger (Sipo-SD) surnommé Le Roi de Stanislau, Le Barbie chalonnais.

Hans Krüger (1er juillet 1909 – 8 février 1988) (capitaine SS chef de l’antenne du KdS de Stanislau, puis de Chalon-sur-Saône, (chef suprême des SS et de la Police dans le Gouvernement général) qui fut condamné à la peine de mort par contumace (en son absence) lors du procès des assassins de Edmond Lévèque.

Emil Goldberg rapporta au procès que Krüger buvait 3 bouteilles de Cognac par jour.

Lire l’ensemble de l’article du Krüger sur Wikipedia. Il échappa à la justice.  » La guerre finie, Krüger est fait prisonnier en Hollande par les Canadiens. Personne n’ayant vraiment fait le rapprochement entre l’homme et les crimes qu’il a commis65, il est libéré fin novembre 1948 et se lance en politique en Allemagne …/… En 1959, sa carrière politique prend un tournant brutal quand le bureau du procureur d’État de Dortmund ouvre une enquête sur son passé. Il est placé en détention provisoire le 9 janvier 1962 et mis en examen en octobre 1965 pour les crimes commis pendant son séjour en Pologne en 1941-1942. Le 18 avril 1966, s’ouvre son procès à Münster. Le 6 mai 1968, Krüger est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité66 pour crimes contre l’humanité2. Il ne sera jamais condamné pour ses crimes commis contre les Polonais ethniques, non juifs, ni ceux des résistants français67. Il est libéré de prison en 1986 et meurt le 8 février 1988″.


Emil Goldberg

Adjudant de la SD de Chalon, 41 ans – Chef des miliciens français et trésorier

Numéro 1 Emil Goldgerg – Archive tribunal militaire de Lyon 1953

Parle parfaitement le français, né en 1913, il est tchèque et instituteur, très intelligent et fort cultivé. 

Il sera condamné en 1953 par le tribunal militaire de Lyon à 20 ans de travaux forcés.

Karl Haeberle

Sergent major de la S.D. à Châlon-sur-Saône. Maçon de profession.

Numéro 4 – Archive tribunal militaire de Lyon 1953

C’était Haeberle qui est chargé d’exécuter le Colonel Lévêque d’Autun, sur ordre du Lieutenant Hans Krüger.

Haeberle avait pris toutes ses dispositions pour ceinturer sa maison à Autun. 

Il se condamné en 1953 par le tribunal militaire de Lyon à 20 ans de travaux forcés.

1944 – 22 juillet – 24 Août 1944 – Marguerite Lévêque – Arrestation par la gestapo et emprisonnement à la prison de Chalon sur Saône

Lucette Billard, la plus jeune déportée autunoise, a témoigné du courage, de la fermeté, de la grandeur morale de Mme Lévêque. Quelques jours après la triste journée de l’assassinat du colonel, alors qu’elle était réunie dans la même cellule de la gestapo de Chalon-Sur-Saône, avec d’autres résistantes, avant d’être déportée vers Ravensbrück, Lucette Billard a vu comment Mme Lévêque, par sa force de caractère, soignait et remontait le moral de ses compagnes de souffrance, « une vrai mère pour les plus jeune ». Source : Le journal de Saône et Loire, 20 avril 2005

« Elle retrouva Suzanne Lanoiselée et la femme du Colonel Lévêque. Puis, ce fut l’embarquement dans le dernier convoi de déportés vers l’enfer concentrationnaire de Ravensbruck. » source : Le journal de Saône et Loire

source

1944 – 22 juillet – Colonel Edmond Robert Lévêque : exécuté par GrosJean, Michaud et Gressard (miliciens de la gestapo) et les nazis Haeberle, Eberle et Mulard

NDLR : Une immense parties des informations partagées ici sont extraites des 6929 documents déclassifiés provenant du procès du Tribunal Militaire de Lyon en Juin 1953

Le Colonel Edmond Lévêque fut exécuté à travers la porte de son appartement 1 rue de l’Arbalète, à Autun sous les yeux de sa femme Marguerite et de sa fille Laurence le 22 juillet 1944 à 19 heures par les miliciens autunois Grosjean et Bressard et les nazis Eberle et Mulard ainsi que 2 autres nazis non identifiés.

Le commando fusillèrent le Colonel LEVEQUE à son domicile, 1 rue de l’Arbalette (Place du Champs de Mars) à Autun le 22 juillet, abattu à travers une porte sous les yeux de sa femme et de sa fille.

http://santemiland.unblog.fr/12-aout-44/

NDLR: Certaines sources sur Internet font état qu’il fut d’abord arrêté puis fusillé. C’est faux. Le livre de Marguerite en atteste. Après sa mort, pour que Marguerite bénéficie d’une pension légèrement plus importante, l’armée considéra que son assassinat avait été précédé par son arrestation car sa maison était encerclée de toute part.

Témoignage de Mme Viard – 32 ans – Débitante au Café Français – 1 rue de l’Arbalète, Autun :  

« Dans la soirée du 22 juillet 1944 vers 19 heure, alors que je me trouvais à mon comptoir, le nommé GROSJEAN dit « Tintin » s’est présenté à moi et m’a demandé : « M Lévèque habite dans cet immeuble, je voudrais savoir exactement où ce trouve sa porte. » 

Je lui ai répondu : « Je l’ignore, c’est alors qu’il m’a dit : Accompagnez-moi, j’ai refusé, lui déclarant qu’étant seule, je ne pouvais pas laisser mon commerce et j’ai rajouté qu’il pouvait sonner à la porte. Il m’a répondu d’un ton ironique : « Nous, nous ne sonnons pas ». Je précise qu’il était seul et qu’il n’avait pas d’arme apparente.  

GROSJEAN a quitté mon débit après avoir passé par le couloir qui conduit à l’appartement de M. Lévèque. Je l’ai suivi jusqu’à la porte du couloir. A ce moment là, il a frappé de sa main sur la boite aux lettres qui est situé dans le dit couloir en disant: En tout cas, c’est bien là, puisque voilà sa boite aux lettres. 

GROSJEAN est sorti dans la rue et moi je  suis rentrée dans mon établissement. 

Quelques secondes plus tard, après alors que je regardais par la fenêtre de mon débit, j’ai remarqué un porteur d’une mitraillette qui pénétrait dans le couloir. L’ayant vu de dos, je ne puis dire qui c’était. 

Témoignage de Mme Rivière 24 ans – 1 rue de l’Arbalète, voisine de palier du Colonel Lévèque. « Je précise que les auteurs de ce crime se sont d’abord présentés devant la porte de M. Lévèque, et que d’autres individus qui se trouvaient au rez-de-chaussée ont actionné la sonnette dans le but évident de surprendre M. Lévêque, car à aucun moment je n’ai entendu frapper à la porte de ce dernier 

Témoignage de Mme Viard « Un instant après, j’ai perçu nettement plusieurs rafales de mitraillette, dans l’immeuble. Au même instant ,ce dernier  a été cerné par de nombreux allemands qui étaient arrivés en automobile et à pied. » 

Témoignage de Mme Rivière « Presque simultanément, j’ai entendu les coups de feu et des cris . Après les rafales de mitraillettes qui était tirées sur le palier, j’ai entendu Mme Lévèque de mon appartement qui criait « au secours ». 

Marguerite Lévêque témoigna : « Je me précipite à l’une des fenêtres et crie « au secours, au secours on le tue ». Je vois des gens sur la place, comme figés par la terreur, les yeux levées vers moi, mais personne ne répond à mes appels. Mon regard tombe à pic et je vois un cordon serré d’allemands mitraillettes en main, qui cernent l’immeuble. Mes cris s’arrêtent. Les rafales durent toujours. Je vois ma fille prête à enjamber une fenêtre de ce troisième étage. Elle est dans un état nerveux extrême. Je me domine et la prend dans mes bras. Le feu cesse enfin. Je m’approche de la porte vitré donnant sur le couloir et toute percée par les balles. J’aperçois mon mari allongé sur le dos contre la porte d’entrée. A ce moment là on crie « ouvrez! ». Je me bouge, la porte est poussée. « Oh, il est là » dit la même voix. Deux miliciens et six gestapos font irruptions, leurs armes fumantes à la main. Toujours le même reprend « oh oh, il avait dit que si on venait l’arrêter,cela ferait du pétard », et il ricane. Il remue brutalement le corps et vide les poches. » NDLR : Il s’agit probablement du milicien Grosjean. Haeberle m’a dit : « Préparez une valise de linge pour l’enfant, et très peu pour vous ».

Mme Rivière : « Puis immédiatement, dire à plusieurs reprises « MADAME OUVRIR ». A ce moment, Madame Lévêque est venue ouvrir sa porte. et j’ai entendu une ou plusieurs personnes pénétrer chez Madame Lévêque. Ce n’est qu’après que j’ai ouvert ma porte. J’ai vu par la porte entr’ouverte, une mare de sang à terre, à l’intérieur, près de l’entrée. D’après l’étendue de cette mare de sang, j’ai conclu aussitôt qu’on avait dû déplacer et trainer le corps de la victime, atteinte par les coups de feu tirés à travers porte, s’était affaissée près de l’entrée et gênait les arrivants. Il y avait à ce moment là sur le palier un soldat allemand et deux civils lesquels était porteurs de chacun une mitraillette (l’allemand ne possédait aucune arme apparemment). Aussitôt j’ai demandé ce qui se passait, le soldat allemand m’a répondu « rentrez immédiatement chez vous ». Je me suis exécuté aussitôt.  » 

« Devant les groupes hostiles et consternés des témoins, les Feldgendarmes tirèrent des rafales en l’air, pour disperser la foule. »

A mon point de vue, après avoir abattu M. Lévèque dans le couloir par la porte qui se trouvait fermée, les criminels ont exigé que Mme Lévèque ouvre cette dernière; Ces individus ont vraisemblablement effectué une perquisition dans l’appartement de leur victime, car j’ai entendu un bouleversement. 

Extrait de « Mes Grandes Vacances » mémoires de Marguerite Lévêque

Témoignage de Mme Viard « J’ai tout de suite penser que M. Lévèque venait d’être abattu à son domicile. »  « Au même moment où l’immeuble était cerné, j’ai vu GRESSARD pénétré dans le couloir. » 

Extrait de « Mes Grandes Vacances » mémoires de Marguerite Lévêque
Extrait de « Mes Grandes Vacances » mémoires de Marguerite Lévêque

GrosJean répondait aux ordres de Hans Krüger (capitaine SS chef de l’antenne du KdS de Stanislau, puis de Chalon-sur-Saône, (chef suprême des SS et de la Police dans le Gouvernement général) qui fut condamné à la peine de mort par contumace (en son absence) lors du procès des assassins de Edmond Lévèque.

Il est établi sur wikipedia que « L’activité principale de Krüger en France est la lutte antiterroriste et la chasse aux réfractaires du STO (NDLR). Il la mène avec peu d’hommes mais peut compter sur l’aide de miliciens « gestapaches » dont Pétrignani, Gressard, Grosjean pour les plus redoutables. »

Son épouse Marguerite Kinziger, également agent de renseignements du réseau Alliance Forteresse à Autun fut arrêtée et déportée à Ravensbrück d’où elle reviendra, invalide souffrant physiquement et psychiquement (ruminations hypermnesiques) à cause des sévices et tortures subits . (source)

1944 – 6 juin – Débarquement allié en Normandie, nom de code opération Neptune

Le débarquement de Normandie, également appelé débarquement en Normandie, ou encore débarquement allié en Normandie, nom de code opération Neptunec, est une opération militaire amphibie et aéroportée alliée de la Seconde Guerre mondiale lancée dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.

C’est la phase d’assaut d’une plus vaste opération qui vise à créer une tête de pont alliée de grande échelle dans le Nord-Ouest de l’Europe, et à l’ouverture d’un nouveau front à l’Ouest. Ce débarquement marque le début de l’opération Overlord, nom de code de la bataille de Normandie.

Cette opération Neptune inclut les opérations aéroportées américaine et britannique pendant la nuit du 6 juin ainsi que les bombardements préparatoires aériens et navals des défenses côtières allemandes, la traversée de la Manche par plusieurs milliers de navires, et enfin le débarquement des troupes dès le 6 juin au matin (« Jour J ») sur les plages du nord-est du Cotentin et de l’ouest du Calvados dans les secteurs, d’ouest en est, d’Utah Beach et Omaha Beach, et de la pointe du Hoc pour les Américains, de Gold Beach pour les Britanniques, de Juno Beach pour les Canadiens, et de Sword Beach pour les Britanniques en y incluant les Français libres des commandos Kieffer.

Une fois les plages prises, l’opération se poursuit par la jonction des forces de débarquement et l’établissement d’une tête de pont sur la côte normande puis l’acheminement d’hommes et de matériels supplémentaires. Les jours suivants voient la mise en place des structures logistiques (ports artificiels Mulberryoléoduc sous-marin PLUTO, terrains d’aviation2 pour le ravitaillement du front et le débarquement de troupes supplémentaires. L’opération cesse officiellement le 30 juin 1944.

1944 – Juin – Ordre d’Hitler de tuer tous les « terroristes ou saboteurs »

PROCES DE FRANZ HOLSTEIN ET 23 AUTRES – TRIBUNAL MILITAIRE PERMANENT DE DIJON (3 /2/1947)

Traduit de l’anglais : Selon la preuve présentée par l’accusation, Emil Goldberg a participé à des opérations combinées contre des membres de la résistance française. Les opérations ont été décidées et planifiées lors d’une conférence tenue à Dijon sous les auspices du général Hederich, Feldkommandant et » Befehlshaber Nord-Ost Frankreich  » (G.O.C., Nord-Est, France), en juin 1944. Trois des accusés étaient présents au procès : Emil Goldberg (Adjudant de la SD de Chalon), Georg Major (commandant OST Bataillon 654) et Franz Holstein (major). Le reste des 21 accusés ont été jugés par contumace (incluant Kruger).

Ils devaient fournir les troupes et donner des instructions, et tous devaient prendre part personnellement aux opérations à la tête de leurs unités. 

La conférence a décidé que le mouvement de résistance français dans la région devait être réprimé et anéanti, et que des mesures sévères devaient être prises contre eux et la population « en représailles » pour leur lutte contre les autorités d’occupation ou l’aide apportée à cet égard.

A la lumière de certains éléments de preuve, ces mesures devaient consister à exécuter sur place tous les résistants, capturés avec armes, conformément aux aux ordres d’Hitler de tuer tous les « terroristes » ou « saboteurs » ; de bruler trois fermes pour chaque soldat allemand tué, et une ferme pour chaque soldat allemand blessé. 

Les événements décrits par l’Accusation ont montré que, dans l’exécution des au-dessus des instructions, les accusés ont tué un grand nombre d’habitants, détruit par le feu de nombreux bâtiments dans diverses localités et pillé les propriétés de la population. 

La mission a été menée à bien et les crimes perpétrés par plusieurs  colonnes opérant simultanément dans les différentes zones, et se déplaçant de d’un domaine à l’autre. Une colonne était composée d’officiers allemands- des cadets fournis et commandés personnellement par Hippe et son adjoint, Hildebrand. Une autre colonne était composée de troupes russes quisling, Ost Bataillon 654, sous le commandement d’officiers et sous-officiers allemands. ‘alors le O.C. était major. Les rangs d’une troisième colonne étaient remplis de membres du 5 Kouban Regiment, une autre unité russe (cosaque), sous les ordres du capitaine Hepeke. En outre, il y avait des détachements de Feldgendarmes allemands de l’Ortskommandantur de Château-Chinon, sous les lieutenants Moeckel et Eder, ainsi que presque tout le personnel du S.D. à Chalon- sur-Saône, avec à sa tête Kruger.

1943 – 1 février à Avril 1945- Sous-Lieutenant des Forces Françaises Combattantes (FFC) – Rentrée dans le réseau Alliance en qualité de liaison BAL (Boîte Aux Lettres). Pseudo :MAG – Agent P2 – Service Actif

FFC

sigle de Forces françaises combattantes

Nom donné en 1942, à Londres, par le général de Gaulle, à l’organisation militaire constituée par les agents des réseaux de la France libre dans la zone occupée par les Allemands ou contrôlée par le gouvernement de Vichy.

Ces agents souscrivaient un engagement qui les faisait bénéficier du régime militaire en matière de garanties, de récompenses et de pensions ; ils étaient classés, suivant leur activité, en agents P1, s’ils continuaient leurs occupations personnelles, ou en agents P2, au cas où ils se consacraient exclusivement à la lutte contre l’ennemi. Ces derniers étaient soumis à la discipline militaire.

Carte signée par Marie-Madeleine Fourcade, cheffe du réseau Alliance